L’approche centrée sur la personne
Appartenant au courant des psychologies dites humanistes, qui s’appuient avant tout sur la confiance en la personne et son potentiel, l’Approche Centrée sur la Personne (ACP) est le fruit des recherches menées par le psychothérapeute et docteur en psychologie américain Carl Rogers, entre les années 1938 et 1987 (date de sa mort). C’est une méthode qui continue d’être développée depuis, et qui repose sur les postulats suivants :
- La personnalité d’un individu se construit d’une part à partir d’un centre d’évaluation interne -basé sur ses expériences propres- et d’autre part à partir des conditions de valeur posées par son entourage -parents, système éducatif, etc….
- Tout être humain est fondamentalement digne de confiance, capable de se comprendre et de se transformer de manière positive. Comme tout organisme vivant, il tend naturellement à se développer et à s’épanouir, et ce malgré les entraves auxquelles il peut être confronté. C’est ce que l’on appelle la tendance actualisante (le Growth) ou encore « la tendance organismique à la réalisation de soi ».
Carl Rogers a consacré sa vie à la recherche en psychothérapie et psychologie de la relation, afin de déterminer les éléments qui facilitent le processus de croissance et de guérison.
« L’individu possède en lui-même des ressources considérables pour se comprendre, se percevoir différemment, changer ses attitudes fondamentales et son comportement vis à vis de lui-même. Mais seul peut lui permettre d’accéder à ses ressources un climat bien définissable, fait d’attitudes psychologiques facilitatrices »
Carl Rogers
Ses travaux ont mis en évidence trois attitudes du thérapeute nécessaires au processus du changement, qui permettent de faire émerger les ressources et le potentiel des personnes. Ces trois « conditions nécessaires et suffisantes » au processus thérapeutique sont le fondement de son approche :
- la congruence, c’est à dire l‘authenticité du thérapeute (le thérapeute ACP est présent en tant que personne, engagé en tant qu’être humain dans la relation et non dans une posture d’expert)
- la considération positive inconditionnelle (ouverture et non jugement)
- l’empathie (compréhension du point de vue de l’autre)
La combinaison de ces trois attitudes permet à la personne en thérapie de faire l’expérience, dans un climat de réelle confiance, de qui elle est vraiment et de ressentir la considération positive sans conditions à son égard. Ce climat de confiance favorise l’émergence des ressources et la dynamique de croissance, l’acceptation de soi et la capacité à s’adapter.
L’approche centrée sur la personne se caractérise également par une approche non-directive des séances. Le rythme de la personne se trouve respecté par la non-directivité du thérapeute, qui ne s’impose ni n’impose son point de vue. Cette manière d’être présent invite la personne à se mettre en contact avec son expérience propre, plutôt qu’à se référer à des critères d’évaluation externes. Par là-même elle favorise sa croissance et son autonomie.